La question
Vous êtes en cours ou au boulot, bien installé sur votre siège. Il est huit heures du matin et vous sentez monter en vous l'envie irrépressible du bâillement. Juste le temps de plaquer votre main devant la bouche pour masquer cette ouverture béante que votre voisin de droite vous imite bientôt suivi de trois autres personnes à proximité. Phénomène banal, il est pourtant curieux de constater que le bâillement n'a que très peu été étudié au cours de l'histoire ! Présent chez presque tous les vertébrés, nous avons tous l'image du chat qui bâille, gueule grande ouverte en faisant le gros dos. Quelle est l'utilité de ce phénomène non exclusif à l'homme ?

La réponse
Tout d'abord, qu'est-ce qu'un bâillement ?


Le saviez-vous ?
Lorsque le bâillement est accompagné d'étirements (bras, etc.) on parle de pandiculation !
Pourquoi bâille-t-on alors ?



Le phénomène se produit également en cas d'ennui, de sommeil ou de baisse de vigilance ; dès un changement d'état en quelque sorte ! Notre corps "glisse" en état de sommeil, comme pour s'endormir. Le cerveau capte alors ces modifications physiques : la baisse du tonus indésirée entraîne automatiquement le réflexe du bâillement afin d'accroître notre vigilance.

Le bâillement est présent chez pratiquement tous les vertébrés (sauf la girafe et certains cétacés) et se retrouve même chez certains cerveaux primitifs reptiliens, ce qui témoigne de son ancienneté dans l'évolution. C'est un témoin de la survie de phénomènes archaïques chez l'homme, présent dès 12 semaines de vie. Et oui, le foetus bâille déjà dans le ventre de sa mère !

D'où vient la contagion du bâillement ?
Le bâillement contagieux est probablement dû à notre faculté d'empathie, la même qui nous fait pleurer au cinéma, ou avoir mal en regardant quelqu'un qui vient de se blesser. Présent uniquement chez les humains, la réplication du bâillement serait une forme d'empathie involontaire, véritable synchronisateur d'états de vigilance entre plusieurs personnes: un gage de survie du groupe en quelque sorte ! Cette contagion est tellement forte que parfois, la simple évocation du baillement suffit à le provoquer... Peut-être cela est-il même en train de vous arriver ?
En résumé...
Le bâillement un comportement stéréotypé involontaire: un réflexe ! Il se déclenche lorsque le cerveau décèle une somnolence ou une perte de vigilance involontaire. Le bâillement se déroule en trois phases successives: profonde inspiration, blocage, expiration rapide et passive. Il permet de réactiver les muscles de la respiration et d'ouvrir les voies aériennes. Il augmente la pression artérielle, le métabolisme musculaire et enfin dérouille les articulations.
D'un point de vue évolutionnel il est très ancien et est présent chez tous les mammifères...sauf la girafe. Les foetus dès 12 semaines bâillent déjà !