Curiosity : y a-t-il de la vie sur Mars ?

Il roule sur mars !

 
Après un voyage de 570 millions de kilomètres qui aura duré 8 mois, Curiosity pose enfin les pieds – ou plutôt les roues – sur le sol de la planète rouge : Mars. 
« Atterrissage confirmé. Nous sommes sur Mars ». A 7h32 heure française, en ce 6 août 2012, le message tant espéré arrive enfin et met fin à plusieurs minutes d’angoisse. Quelques instants plus tard, les premiers clichés du robot sont réceptionnés au laboratoire de la NASA en Californie, et communiqués au monde. 
 
 
 
Si la qualité des photos laisse quelque peu à désirer, il faut savoir qu’elles ont été prises par un petit appareil destiné à n’envoyer que les toutes premières preuves de « bonne santé » de Curiosity. Celui-ci va maintenant procéder à son propre examen complet, vérifier que tout est en ordre et fonctionne bien ; il ne se mettra au travail véritablement que d’ici quelques jours.
 
Les premiers clichés envoyés par Curiosity : sur le cliché de gauche, on aperçoit une rue du robot posée sur le sol martien - sur le cliché de droite, le robot a pris une photo de son ombre sur le sol.
 

Sa mission : déterminer si mars a été / est viable !

Ce laboratoire scientifique de 900kg, juché sur 6 roues, est équipé de 80kg d’instruments (caméras, laser, chambres de test, station météorologique…) lui permettant d’effectuer son travail. 
Des missions précédentes ont permis de révéler la présence d’eau sur la planète rouge ; si elle est aujourd’hui rare et éphémère à l’état liquide, de nombreux indices montrent qu’elle a probablement été plus abondante par le passé, creusant vallées et canyons.
 
Curiosity, quant à lui, a en charge d’analyser le sol martien et les fragments de roche à la recherche de certains composés chimiques permettant la vie  - ou traduisant son existence : protéines, acides aminés et autres acides et bases liés à des composés carbonés complexes, reliquat du vivant. En plus de ramasser des échantillons de sol, Curiosity est équipé d’un laser permettant de vaporiser les couches superficielles des roches puis d’analyser la composition chimique des couches inférieures, grâce à une chambre de test intégrée !
 
Curiosity s’intéressera également à la composition en gaz de l’atmosphère martienne ; le méthane sera particulièrement recherché, car il peut vouloir dire que des bactéries sont présentes et actives (ou du moins l’ont été). Mais le méthane peut aussi venir d’une activité géologique, indépendante de toute vie : d’autres gaz seront donc recherchés, comme l’oxygène, le dioxyde de carbone, l’azote, l’hydrogène, le phosphore et le souffre. Ces gaz sont considérés comme étant les briques élémentaires nécessaires à l’existence d’une forme de vie… telle que nous la connaissons. 
 
Personne ne s’attend en revanche à rencontrer de petits hommes verts ni même de fossiles ; mais la présence de microorganismes sur mars montrerait que la terre n’est pas la seule planète à héberger de la vie !
Tous les regards et les espoirs sont donc dirigés sur les travaux de Curiosity, qui, alimenté par une batterie nucléaire, devrait avoir les ressources nécessaires pour mener ses recherches durant au moins une année martienne - soit 687 jours terriens. 
 
Pour l’instant, rien ne filtre du côté de la Nasa sur d’éventuelles missions humaines sur mars ; on sait cependant que repartir de cette planète serait une tâche complexe, et que si des astronautes partaient rejoindre Curiosity, ce serait pour l’instant avec un aller simple ! Ce dernier a tout de même en charge de relever un certain nombre de paramètres comme le taux de radiations, informant la NASA sur la protection à apporter aux potentiels voyageurs vers la planète rouge – au cas-où…
 

Le voyage de Curiosity : un challenge technique

Tout a fonctionné ! Aucune erreur dans les 500 000 lignes de code informatique ; les 76 engins explosifs embarqués à bord de la navette ont fonctionné avec une précision de l’ordre de la nanoseconde, permettant l’éjection des coques de protection et la libération des câbles retenant Curiosity, déployés lors de l’atterrissage. Celui-ci aura duré 7 minutes ; 7 minutes d’inquiétude, d’espoir et qui ont finalement abouti sur un happy end !
Retrouvez les étapes de cette manœuvre délicate et inédite dans l’histoire spatiale !
 
D'après les schémas de la NASA et du CNES. Cliquez sur l'image pour l'agrandir !
 
Error
Lors de son entrée dans l'atmosphère de mars, la capsule spatiale transportant Curiosity avance avec une vitesse supérieure à 21000 km/h ! Pour ralentir, elle entame une série de virages en S. Mais ça chauffe de plus en plus à sa surface ; cette capsule étant la plus grande jamais envoyée sur mars, elle affronte également les températures les plus fortes qu'une navette marsienne ait rencontrée, soit plus de 2100°C ! Les ingénieurs ont dû protéger la navette de matériaux spéciaux l'empêchant de fondre. A l'intérieur, Curiosity poursuit son voyage sous une température plus clémente, qui ne dépassera pas les 25°C...
 

Une prouesse technique à plusieurs niveaux

Bien que souffrant depuis quelques temps d’une réputation ternie auprès du grand public et de coupes budgétaires, le succès de la NASA dans l’atterrissage de Curiosity récompense pourtant son ambition dans le développement de deux technologies clés. D’une part un système de navigation autonome, qui a guidé le robot jusqu’à la zone d’atterrissage ciblée. D’autre part, la mise au point d’un ensemble de câblages permettant de déposer délicatement sur ses roues le plus lourd robot jamais envoyé sur sol extraterrestre ; une tâche jusque-là réalisée par des airbags.
 
Error
Un message envoyé par Curiosity depuis Mars,ne mettra qu'une dizaine de minutes en moyenne à arriver aux ingénieurs terriens ! Plus exactement, un tel message mettra entre 5 et 20 minutes avant de parvenir à son destinataire, selon la position de Mars et de la Terre sur leurs orbites respectives.
 
Les orbites de Mars et de la Terre autour du soleil. Plus les planètes sont proches, plus vite les messages seront transmis de l'une à l'autre !
 
- Pour en apprendre plus sur Curiosity et ses résultats : https://mars.nasa.gov/msl/ (site de la NASA, en anglais)
 
 
 
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